BACCALAURÉAT TECHNOLOGIQUE

SCIENCES MÉDICO-SOCIALES

SESSION 2003
 

Épreuve de Sciences Sanitaires et Sociales - Économie

 

Durée : 5 heures   

Coefficient : 9

 
 

Partie ÉCONOMIE

 
Durée : 1 heure  

Coefficient : 1

Calculatrice interdite
 

 

Première partie : vocabulaire et concepts (8 points)

     1. Définissez les concepts suivants :

          - revenu disponible
          - population active
          - chômage

     2. Définissez la notion de revenu du capital et donnez un exemple.

 

 

 Deuxième partie : Commentaire et analyse d'un document (12 points)

à l'aide de vos connaissances et du document joint en annexe, expliquez pourquoi les femmes ont un salaire en moyenne inférieur aux hommes et analysez les facteurs qui expliquent la progression du taux d'activité féminine.

 

 

 

Vous apporterez une attention particulière à la rédaction de vos réponses argumentées en évitant de paraphraser le support documentaire.

    

 

ANNEXE
 

Marché du travail :
où en sont les femmes ?
 

Douze millions de femmes exercent aujourd'hui une activité salariée en France. Elles représentent 48 % de la population active, selon la dernière enquête emploi de l'Insee, en mars 2001, contre 35 % en 1968. Ces chiffres traduisent le changement qui s'est opéré au cours des dernières décennies, un changement qui va au-delà de la seule entrée massive des femmes sur le marché du travail. En effet, l'émancipation des femmes tient autant à l'autonomie économique acquise qu'à la maîtrise de leur corps, permise par l'essor de la contraception. Les pouvoirs publics, en investissant notamment dans les structures de garde d'enfants, ont facilité cette évolution.

Parallèlement, l'augmentation des emplois tertiaires leur a ouvert les portes. [...]

De plus en plus diplômées, les femmes, en France, gagnent en moyenne un salaire inférieur de 27 % à celui des hommes, contre 33 % en 1970. Des écarts proches de la moyenne européenne, des pays comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Grèce affichant un écart d'environ 35 %, le Danemark et la Suède, 10 %. Mais cette inégalité de revenus recouvre d'autres différences, d'autres discriminations : les femmes accèdent rarement aux postes de pouvoir, elles sont davantage touchées par le chômage et travaillent le plus souvent à temps partiel. [...]

Par ailleurs, le chômage des femmes est plus massif que celui des hommes. En mars 2001, 10,7 % des femmes étaient au chômage, contre 7,1 % des hommes selon l'enquête emploi de l'Insee. Et 21,8 % des femmes de moins de 25 ans étaient au chômage, contre 16,2 % des jeunes gens. Surtout, les trois quarts des personnes travaillant à temps partiel sont des femmes. Or le temps partiel est souvent une solution subie et son développement en France s'est accompagné de l'apparition des travailleurs pauvres (working poors). Ainsi 80 % des 3,2 millions de travailleurs pauvres en France sont des femmes.

D'après l'INSEE, le temps partiel est la principale explication des écarts de salaire entre hommes et femmes. La différence entre les sexes tombe en effet à 12 % si l'on ne considère que les salariés à temps complet. Par ailleurs, à emploi et parcours similaires, en prenant en compte la qualification, le secteur d'activité, la taille de l'entreprise et l'expérience professionnelle, l'écart de salaire "inexpliqué" passe à 10 % et tend à diminuer de génération en génération. Exemple : pour les jeunes ayant débuté sur des emplois comparables dans la seconde moitié des années 70, l'écart de salaire est de 10 % en début de carrière et de 14,5 % cinq ans après ; pour ceux qui ont débuté au début des années 90, il est respectivement de 8,5 % et de 11 %.

Cet écart de discrimination "spécifique" montre bien qu'il existe une pénalisation des femmes qui ne peut être expliquée par d'autre raison que leur appartenance de genre...

Pour expliquer cet écart et le "favoritisme" dont bénéficient les hommes, on a mis en avant les carrières plus discontinues des femmes, qui s'arrêtent pour élever leurs enfants. Or, aujourd'hui, entre 25 et 35 ans, elles interrompent de moins en moins souvent leur carrière à la naissance des enfants. On peut, en revanche, continuer à incriminer la charge de la double journée, puisque les françaises continuent, selon l'INSEE, à assurer 80 % du travail domestique et l'essentiel des tâches d'éducation des enfants. Ce partage inégal pèse sur leur carrière. Autre constat : même si les femmes des générations récentes sont plus diplômées en moyenne, elles restent encore peu représentées dans les filières techniques ; la proportion d'étudiantes en formation d'ingénieur, par exemple, dépasse rarement 30 % en Europe, note Eurostat...

Alternatives Économiques
L'état de l'économie
Hors-série n°52 - 2ème trim. 2002